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Biographie

Biographie

Compositeur français né en 1970, Geoffroy Drouin est diplômé du CNSM de Paris (classes de Gérard Grisey, Marco Stroppa, Michaël Lévinas, Marc-André Dalbavie). Après un passage à la Fondation Royaumont où il bénéficie du soutien de Brian Ferneyhough et de Jonathan Harvey, il intègre le cursus de composition et d'informatique de l'Ircam en 2002. Il noue là-bas des amitiés musicales multiples, et se voit proposer une collaboration avec l'institut en tant que compositeur en recherche. Dans le prolongement de sa résidence, le Centre Pompidou lui consacre un concert-atelier pour sa pièce Crispy Grain, écrite pour trompette et électronique. Ses œuvres sont jouées en France comme à l'étranger, et font l'objet de nombreuses commandes (État, festival, radios). Parmi ses interprètes et commanditaires, signalons l’Orchestre Philharmonique de Radio France, le chœur Métaboles, le Chœur de Radio France, les ensembles Intercontemporain, 2e2m, Court-Circuit, L’Itinéraire, Tm+, Alternance, Ex Novo, Ictus, le bassoniste Pascal Gallois, l’altiste Garth Knox, l’Ircam, les festivals Présences, Time of Music (Finlande), Susaa (Danemark), Controtempo, Suona Francese, Nuova Consonanza, Urticanti, La Fenice, la Villa Médicis, le Palais de Tokyo, le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia.


Parmi ses dernières œuvres, Geoffroy Drouin a composé un Magnificat pour chœur mixte de 16 chanteurs, commande du Collège des Bernardins. L'œuvre a été créée par le choeur les Métaboles sous la direction de Léo Warynski le 23 mars 2025. Elle a par ailleurs remporté le Prix de la création musicale lors du dernier palmarès du Prix de la critique 2024-25.


Docteur de l’EHESS, Geoffroy Drouin est par ailleurs l’auteur d’une thèse consacrée à la philosophie dialectique et l’écriture musicale, autour de question épistémologique de la notion d’émergence. Son travail a été publié aux éditions Delatour (collection Musique et Philosophie). Il participe à de nombreux colloques et publications, et a pris en 2008 la coresponsabilité d'un nouveau cycle de séminaires de composition dans le cadre des Samedis d'Entretemps à l'Ircam.


Il enseigne au Conservatoire du XXe arrondissement de Paris (Composition, Analyse, Orchestration et Culture Musicale), au Collège des Bernardins et à l'ICP. Il est par ailleurs membre du Conseil Collégial du Collège des Bernardins.


Lauréat de l'Académie de France à Rome, il a été pensionnaire à la Villa Médicis d’avril 2012 à octobre 2013.


 

"Un portrait"


 "La musique de Geoffroy Drouin, foisonnante et riche dans sa facture, s'amorce toujours dans la confrontation de l'hétérogène. Cette rencontre de la différence dans le matériau musical est pour lui l'occasion de déployer ses stratégies d'écriture qui permettront in fine d'organiser et de révéler musicalement les différentes tensions que suscite une telle confrontation, tout en leur assurant une cohérence globale ; bref, dans ce conflit vertueux et délibéré de singularités, c'est de faire sonner la partition dont il est question. Sa complexité revendiquée est ainsi à comprendre non pas comme un bariolage de signes musicaux à donner la migraine à plus d'un, mais bien plutôt comme le résultat de l'émergence d'une surface musicale irréductible, témoignant du rapport fructueux de cette confrontation initiale. Cette émergence, Geoffroy Drouin aime à la considérer comme la figure d'une trace, laissée à la surface de la partition. Perçue au premier plan par l'auditeur, elle est néanmoins marquée par l'empreinte d'opérations sous-jacentes et souterraines, qui, pour le coup, échappent apparemment à l'écoute, mais dont la présence témoigne de l'histoire de l'œuvre et de sa consistance. 


Se définissant musicalement volontiers comme épicurien, cette spéculation dans l'écriture est toujours portée par une soif de sonore, qu'il consomme volontiers avec boulimie. Sensible autant aux manipulations raffinées et sophistiquées de timbres, qu'à une écriture gestuelle dense et engagée, la musique de Geoffroy Drouin se joue des techniques exclusives propres aux différents courants esthétiques. Pourtant très loin d'une attitude postmoderne, il fuit les emprunts et les collages avec véhémence, c'est plutôt l'occasion pour lui de s'adonner à une forme d'élasticité dans l'écriture, qui lui garantit vitalité et souplesse. On l'aura donc compris, c'est bien plus la contradiction que les positions fermées qui stimule son travail. C'est essentiellement dans cette résistance que sa musique y trouve ce souffle singulier."

 

Ensemble Court-circuit

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